Présentation du projet

La base de données « dignitaires de Marmoutier » regroupe les mentions de moines cités dans la documentation diplomatique produite par l’abbaye de Marmoutier aux XIe et XIIe siècles. Elle doit permettre d’appréhender l’évolution de la communauté monastique, la circulation des moines et en particulier celles des abbés et des responsables d’offices monastiques. Dans certains cas, quelques carrières peuvent être reconstituées. La base de données offre par ailleurs la possibilité de mieux dater les chartes et notices, qui sont souvent dépourvues de formules de datation. Des cartes pourront être produites, permettant de montrer les espaces fréquentés par les moines, la circulation des plus notables d’entre eux, à l’intérieur de l’ensemble monastique de Marmoutier comme à l’extérieur.

Les informations retenues s’organisent en quatre ensembles :

Sur les personnages : le nom, dans la forme latine, est entré dans la base, au nominatif ; il est associé au champ « contexte » qui indique si l’individu est partie prenante de l’action juridique, ayant joué un rôle dans les négociations (pas d’indication), ou s’il apparaît comme témoin uniquement (T), ou est mentionné dans une formule de datation (S pour synchronisme). L’ajout de « rétro » permet de distinguer les parties rétrospectives des actes, mêlant dans un même document diplomatique des temporalités différentes. Un champ « statut » a été ajouté pour distinguer entre les moines, les clercs séculiers et les laïcs. En effet, les auteurs des actions juridiques, laïcs ou ecclésiastiques, ont été introduits dans la base, dans la mesure où ils sont parfois des repères pour des datations, mais aussi une indication sur les interlocuteurs des moines.

Sur les fonctions des dignitaires : un champ « fonction » indique la fonction occupée par le personnage, telle qu’elle est formulée dans le document, en latin. Le lieu d’exercice de la fonction (à Marmoutier ou dans les dépendances) est indiqué ensuite. Le niveau de fiabilité (incertain) est précisé le cas échéant. Tous les noms de lieux, quand ils ont été identifiés, sont géolocalisés.

Sur les actions juridiques : elles sont très succinctement indiquées, d’un mot latin : donatio, conventio, emptio, concordia, placitum etc. Quand il est possible de le préciser, le lieu de déroulement de l’action juridique accomplie est indiqué, parfois avec une précision topographique : in domo, in ecclesia, in capitulo (même si cette dernière mention est des plus ambiguës). Les lieux d’intervention des moines sont géolocalisés.

Sur la datation des actes : pour rendre compte au mieux de la datation, les solutions suivantes ont été adoptées : distinguer une date de début et une date de fin pour les fourchettes. Si les termini a quo et post quem sont eux-mêmes des fourchettes, nous privilégions les dates extrêmes par prudence. Les actes datés à l’année sont ceux qui ont la formule latine de datation citée dans un champ spécifique. Les fourchettes de datation qualifiées de « estimées » sont justifiées par des synchronismes. Celles qui sont qualifiées de « HYP » doivent être vérifiées. Elles sont des indications, sur la base des datations données par les éditeurs du corpus, mais dépourvues de preuves explicites.